vendredi 12 août 2016

L’Insouciance, de Karine Tuil

Karine Tuil, L’Insouciance, Gallimard, 18 août 2016, 528 pages.


Comment entrer, de plein fouet, dans le contemporain ? Comment tordre, littérairement, un réel qui cogne, et cogne fort ? Comment faire d’une actualité immédiate – à laquelle se substitue immédiatement une autre actualité – une matière romanesque d’évidence, et réussir à embarquer le lecteur dans ce qu’il connaît et redoute ? L’actualité n’est pas le contemporain, on le sait – ou, tout au moins, on le perçoit. Entre ces deux notions, le réel s’immisce. Karine Tuil, avec L’Insouciance, nous offre en cette rentrée un roman exceptionnel, qui brasse ce qui nous fait peur, qui montre ce que l’on ne veut pas voir, qui appuie sur des plaies béantes que l’on peine à suturer.