lundi 8 janvier 2018

Etre de René Belletto

René Belletto, Etre, éd. P.O.L, 288 pages, 11 janvier 2018.

Miguel Padilla ne peint plus, depuis la mort de son épouse et modèle Dolorès. Dans son appartement du quai de Béthune, il joue sur ses deux guitares – une classique et une flamenca –, écoute Bach sur des appareils acoustiques patiemment appariés pour atteindre le son parfait, tombe de sommeil sur son canapé pour de petits sommes impromptus – il écrit « dodos, roupillons ». Il écrit ? Non, bien sûr, ce n’est pas lui qui écrit. Miguel Padilla est « héros et narrateur de l’aventure ». Notons dès à présent que dans cette aventure, il ne se considère pas comme un personnage. René Belletto explore plus avant, dans Etre, les modalités de la mise en fiction, comme on parle de mise en scène au théâtre ou au cinéma, cinéma toujours présent dans ses livres. Ici,  quantité de titres de films sont cités, et apparaît une caméra au détour d’une rue de Rome, l’une des héroïnes étant documentariste.